FEMME EPHEMERE
Entre Plume & Pinceaux - Recueil de textes de Louve
Louve : parce que je me sens bêtement humaine et humainement animale...
Ambiance Musicale : Tu es mon autre - Lara Fabian, Mauranne et Lalane
Meilleure ou Pire ennemie ?
Janvier 2006 –
Me voici arrivé au cap de la cinquantaine, et voici ce que je peux te dire à toutes celles qui aiment trop….
Un jour quelqu’un qui a énormément compté pour moi et qui savait lire en moi comme dans un livre ouvert m’a donné ce conseil : « Tu devrais te parler comme tu parlerais à ta meilleure amie ». Il avait compris que souvent je donnais aux autres ce qui me manquait et que j’aurais aimé recevoir, mais que pour moi-même j’étais ma « pire ennemie ».
Mais je n’ai pas souvent su me donner les bons conseils et j’ai rarement accepter d’en recevoir. Pire souvent j’ai jugé et fustigé (en secret, dans ma tête, parce que je ne me serais pas permis de le faire réellement) ceux qui se permettaient de le faire. Parfois même j’ai eu envie de leur cracher à la figure mon mépris pour leur façon de voir la vie, leur étroitesse d’esprit, leur coffre-fort plein de tout ce qu’ils n’ont jamais osé donner…
Oui, j’étais celle-là, car je ne comprenais pas. Qui étaient-ils pour me dire ce que je devrais, ou pas, faire ? Que savaient ils de moi de celle que j’étais ? De ce « Moi » qui ne savait pas dire « Je ». De toutes façons les conseilleurs ne sont pas les payeurs … hein ?
Mais quand même il y avait deux personnes qui pouvaient me dire ce que je ne voulais pas entendre, car ces deux là je savais qu’elles m’aimaient vraiment, enfin je le croyais. Plus tard, je compris que je me trompais, mais cela c’est une autre histoire...
C’est vrai on ne peut accepter les conseils et les coups de pieds au cul, et il ne faut les accepter que lorsqu’ils proviennent des personnes qui portent sur nous un regard bienveillant.
Aujourd’hui, je me sens différente de celle que j’étais, et voilà ce que je dirais à cette jeune femme un peu perdue que j'étais :
Tu sais je connais si bien le tourment dans lequel tu es, et l'envie d'y croire très fort, même si au fond de nous il y à celle qui sait très bien à quoi s'en tenir.
Je sais aussi que la meilleure façon de bien vivre une telle situation est de savoir et d'accepter (ça c'est le plus difficile) que tout à une fin. Car pour moi de ne pas l'avoir (ou plus l'avoir) accepter a faillit jadis me coûter la vie. On peut mourir d'un chagrin d'amour, surtout lorsqu'on est comme toi et moi… Il ne faut jamais oublier les règles du jeu.
L'amour tranquille, paisible, possible ce n'est pas pour nous. Ce serait bien trop facile, ça ne nous attire pas. Car il y a en nous une force qui nous pousse vers l’impossible, l’inaccessible Amour. Est-ce parce que l'on voudrait trouver l'amour du père, qui nous a été refusé ... ?
Je me suis tellement battu contre les réalités de la vie, la logique et la raison pour vivre jusqu'au bout de moi-même et voler le plus haut possible, contre vents et marées, j'ai lutté pour rester celle qui veut y croire toujours… celle qui gobe la lune...
Je disais que je ne voulais pas changer, que jamais je ne voulais devenir comme tous ces zombies que je côtoyais parce qu'ils suivaient les rails sur lesquelles on les avait placés et qu’ils avaient enfoui en au plus profond leurs émotions, leurs désirs, leur fantaisie, et sensualité.
Je ne sentais forte de mon enfance blessée et de tout ce qui m'avait manqué. J'étais une combattante de l'amour, fière et indomptée, une herbe folle qui voulait pousser loin des sentiers battus. Toujours en première ligne, prête à aller au charbon, pour aller creuser et chercher en l’autre l’enfant blessé que j’avais inconsciemment reconnu et que je voulais guérir en lui offrant l’amour. Mais je me suis souvent jetée la tête première contre un mur.
Mon désir, non plutôt mon insatiable besoin d'amour, m'a fait courir là où personne ne veut aller, j'aurais pu traverser des champs d'ortie (d'ailleurs je l'ai fait, petite fille pour épater mon frère) sans être piquée pour avoir cet amour qui me manquait tellement. J'ai pris tous les risques.
J'ai offert mon cœur sur un plateau d'argent, donné tout ce que je pouvais : le meilleur, le moins bon et aussi le pire... Le meilleur c’est un total don de soi, le souci de donner le maximum de plaisirs, de douceur, de bonheur. Le pire c’est la peur de n’être pas vraiment aimée, les doutes qui rongent et mettent les nerfs à vifs et tout ce que l’on offre sans retenue, sans savoir si l’autre est capable de le recevoir, d’apprécier pour sa valeur et non de piler tout ce qu’il y a à prendre sans rien donner en retour.
J'ai souffert de tant de manières dans mon cœur, mon âme et dans mon corps...
J'ai cru avoir grandi : tout ce qui ne tue pas rend plus fort (il paraît).
J'ai pensé avoir gravi quelques marches dans mon estime en ayant compris les leçons de ma vie, et appris à m'en servir.
Pourtant je sais bien que même après avoir vécu tant de choses qu'au fond de moi il y a encore cette petite fille perdue dans le froid, blottie sur le pas d'une porte à laquelle elle frappe et cogne encore et encore sans que jamais personne ne lui ouvre.
Alors soit en sûre, ma Puce, si je te dis ce que tu ne veux pas entendre et que j'ai moi aussi si souvent refusé d'entendre, ce n'est pas parce que je veux te faire de la peine, mais parce que je voudrais t'en éviter.
Même si c’est stupide et maladroit je le reconnais, car je sais mieux que quiconque que cela tu ne peux pas l’accepter, que tu le ressens comme une entrave à ta liberté de vivre l'amour, à ta quête de bonheur. Je sais tu ne veux pas qu'on te coupe tes ailes parce que tu veux voler si haut pour aller près du soleil, là où il fait chaud, où tout brille et ou tout est beau.
Moi aussi je me suis révoltée contre tous ceux qui pensaient m’aider, je leur ai crié ma soif de bonheur, j’ai revendiqué mon droit d’exister de fonctionner telle que j’étais, telle que la vie m’avait faite…
Mais je suis tombée tant de fois de tout là haut... Après avoir tiré toutes les flèches que cupidon m’avait données sur des mauvaises cibles, mordu la poussière, rué dans les brancards, lancé des coups de pieds à tous ceux qui voulaient m’ouvrir les yeux. Mais jamais rien ni personne n’a pu me faire entendre raison….
Mais belles plumes qui brillaient au soleil, je me les suis cassées toute seule, une à une et me voilà clouée au sol de ma solitude…
J’ai perdu dans la bataille le diapason de mon cœur, et il n’y a plus personne pour lui donner le « la » de ma lassitude.
Car à force ne n’avoir su trouver le moyen de me protéger de moi-même et de mes mauvais choix, j’ai perdu foi en moi…
Louve
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